Souffrance émotionnelle
Pour se protéger de la violence au quotidien, la victime développe des mécanismes pour s’adapter à celle-ci. Une femme qui a un partenaire abusif finit par anticiper les réactions violentes, renonce à ses choix, veille à ne pas déplaire… En même temps, l’estime de soi diminue, la femme perd toute assurance, elle devient plus fragile, épuisée et vulnérable. Vivant dans un cycle de tension continuelle, la confusion pousse la victime à douter de ses propres émotions et de sa compréhension de la situation.
La dépendance
La dépendance est une conséquence de l’emprise de la violence pour éviter de souffrir et d’obtenir un certain apaisement. Il se crée une dépendance au partenaire qui est causé par des mécanismes neurobiologiques et psychologiques. Le cycle de la violence conjugale crée un système de punitions-recommences qui est nocif et maintient la femme dans la relation.
L’inversion de la culpabilité
Les victimes pensent que si leur partenaire est violent, c’est parce qu’elles n’ont pas su le combler ou qu’elle ne sait pas bien s’y prendre avec lui. Comme l’agresseur ne se sent pas coupable et que la victime n’est pas toujours capable de nommer ce qu’elle vit, elle porte sur ses épaules la culpabilité qui n’est pas assumée par l’agresseur. Par exemple : Si une femme refuse d’avoir des rapports sexuels et que son conjoint se montre violent ou irritable, elle pourrait se dire qu’elle l’a provoqué parce qu’elle n’a pas voulu avoir de rapport sexuel… Le processus de culpabilisation est renforcé lorsque la femme cherche à le quitter, par exemple, elle peut être accusée de vouloir le détruire. Il peut faire du chantage de suicide ou accuser la victime d’être la cause de son comportement.
Stress post-traumatique
Les femmes victimes de violence, exposée de façon répétée à des traumatismes risque de développer des troubles anxieux, des souvenirs envahissants, faire des cauchemars, avoir un sommeil léger, des troubles d’endormissement, des attaques de panique, une vigilance accrue et un évitement de tout ce qui rappelle l’événement traumatisant. Pour essayer de moins souffrir émotionnellement, une consommation de substance (drogue-alcool) est utilisée pour faire une coupure avec les émotions envahissantes. Cet état d’alerte et de stress continu mène à des difficultés de concentration, d’irritabilité, de la déprime, des problèmes de consommation, de la fatigue, des manques d’énergie, etc.
Détérioration de l’état de santé physique
L’état de stress quasiment constant a des répercussions sur le bien-être physique des victimes : affaiblissement du système immunitaire, douleurs chroniques, problèmes cutanés ou digestifs, maux de tête plus fréquents, difficultés liées au sommeil, perte ou gain d’appétit, perte d’énergie, etc. La violence physique peut entraîner des sévices corporels tels que des ecchymoses, des fractures, perforation des tympans, des commotions cérébrales. Les blessures aux victimes peuvent être très sérieuses et entraîner la mort.